Autodidacte de quartier, il devient gagman au kilomètre afin de monnayer ses études universitaires à l''Université de New York, dont il se fait très promptement éjecter. A 19 ans, il vend des gags à NBC, se marie et entre en analyse. Doué pour la rédaction des “one-liners” (gags décrits en une seule ligne), il gagne alors près de 1 500 dollars par semaine. Devenu soliste de cabaret, il se produit dans les universités, à la télévision et en tournée. En 1964, le producteur Charles Feldman lui offre de réécrire le scénario de Quoi de neuf, Pussycat ?, dans lequel il tient finalement un petit rôle. Même schéma pour Casino Royale, où, cette fois, il joue le neveu de James Bond. Sa pièce de théâtre "Don''t Drink the Water" fait alors un triomphe à Broadway, et Allen commence à collaborer au magazine "New Yorker". Sa première réalisation cinéma (What''s Up, Tiger Lily ?) consiste en un détournement d''un film hongkongais qu''il remonte et qu''il commente librement, tout en insérant des scènes de son cru. Pour le suivant, sa première véritable mise en scène, Prends l''oseille et tire-toi, il s''amuse d''une description burlesque de la petite délinquance avec une scène de hold-up dans une banque qui restera dans les annales. D''abord parodique et joyeusement déconnant (du pamphlet politique Bananas au fantasmes sexuels outranciers contenus dans Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe..., en passant par la parodie de science-fiction avec Woody et les robots ou de film d''époque avec Guerre et amour), son cinéma acquiert ensuite en profondeur et en finesse, mais aussi en nostalgie teintée de romance désabusée. Annie Hall entame ainsi un cycle consacré aux femmes, grande préoccupation métaphysique de Woody Allen. Diane Keaton, qui joue la Annie Hall en question, partage alors sa vie. Exploitant toujours son personnage de binoclard maladroit, intellectuel et refroidissant, Woody est du casting de tous ses films, et dans le rôle principal. Intérieurs, en 1978, marque une rupture totale avec le “système allenien”, puisque ce film, dans lequel son auteur n''apparaît pas, est entièrement tragique et repose sur une introspection psychanalytique intense. Suit Manhattan, un film-hommage à New York qui est un succès au box-office et voit Woody Allen entrer dans le cercle très fermé des auteurs reconnus par la critique du monde entier et qui font aussi des entrées. La suite est variée à l''extrême : fantaisie bergmanienne (Comédie érotique d''une nuit d''été), vie d''un homme-caméléon, dans le sens propre du terme (Zelig), comédie farfelue sur le monde du spectacle (Broadway Danny Rose)... 1985 et 1986 seront deux années importantes pour Woody, qui met en scène successivement La rose pourpre du Caire et Hannah et ses sœurs, tous deux avec Mia Farrow, alors son épouse et muse cinématographique, et qui le restera jusqu''en 1992, avec Maris et femmes. Woody Allen est alors au sommet de son art, dont l''œuvre, oscillant entre légèreté et drame, est définitivement marquée de son empreinte désabusée et comiquement ironique. Depuis 1989, Allen tourne un film par an, dans lesquels il tient régulièrement le rôle principal (exceptions : Alice, Coups de feu sur Broadway et aujourd''hui Celebrity), passant comme toujours d''un genre à l''autre : fantastique (Alice), hommage au cinéma expressioniste (Ombres et brouillard), intrigues conjugales new-yorkaises (Maris et femmes)... Son meilleur film de cette période reste sans conteste Meurtre mystérieux à Manhattan, formidable “whodunnit” (suspense criminel) avec Diane Keaton à la tête d''une extravagante enquête... Maudite Aphrodite revient à la comédie pure, et, avec Tout le monde dit I love you, Woody Allen explore pour la première fois la comédie musicale ! Après un retour à l''introspection dans Harry dans tous ses états, un docu “vérité”, Wild man blues, dont il est l''objet mais pas le réalisateur, et une satire légère des artifices new-yorkais avec un Celebrity en noir et blanc de luxe. Retour à la passion du jazz à travers l''histoire à moitié inventée du guitariste des années 30 Emmett Ray dans Accords et désaccords. Comme d''hab'' |