Né à Aoste et près une jeunesse dissolue, il devint bénédictin à l'abbaye du Bec-Hellouin (Eure), la plus fameuse école de l'époque. Nommé contre son gré archevêque de Canterbury, il s'opposa successivement aux rois anglais Guillaume le Roux et Henri 1er, sur le problème des investitures. Cette question débouchait directement sur la question de la séparation de l'Eglise et de l'Etat. En 1106, un accord fut signé et il reprit les rênes de l'Eglise anglaise jusqu'à sa mort Anselme, né à Aost, dans le Piémont, en 1033, fut élevé par sa pieuse mère Ermenberge, qu'il perdit fort jeune. Etant venu en France, il fut attiré au monastère du Bec, en Normandie, par la réputation de Lanfranc, qui était prieur de ce monastère, et dont il devint bientôt le disciple le plus distingué et le plus aimé. A l'âge de vingt-sept ans, il prit l'habit de moine, et remplaça peu après son maître Lanfranc, qui avait été appelé à des fonctions plus élevés. Anselme fut chargé de l'éducation et de l'instruction des jeunes religieux, emploi dans lequel il révéla un véritable génie. La renommée de sa sainteté égalait celle de la science, et le monastère du Bec, dont il fut fait abbé, bien malgré lui, après la mort du véritable Helluin, devint le centre du mouvement intellectuel du Un voyage d'Anselme en Angleterre, nécessité par les intérêts de son abbaye, avait suffi pour lui faire éclater ses éminentes vertus ; les populations entières accouraient sur sa route ; tous, Anglais et Normand, d'ailleurs si divisés, se réunissaient dans le même sentiments d'admiration pour le saint abbé du bec. Le roi Guillaume le Roux, étant tombé gravement malade, voulut être assisté par Anselme, qu'il nomma ensuite archevêque de Cantorbéry. Mais l'union ne pouvait être durable entre un prince avide, oppresseur des libertés de l'Eglise, et un digne évêque fermement résolu à défendre, au péril de sa vie, ces mêmes libertés, et à conformer sa conduite à ces belles paroles souvent sorties de sa bouche : "Jésus-Christ étant la vérité et la justice, celui qui meurt pour la vérité et la justice, meurt pour Jésus-Christ." Guillaume persécuta violemment Anselme, qui se vit forcé de s'éloigner. Au moment de quitter l'Angleterre, le saint prélat se présenta devant Guillaume et lui dit : "Je pars, c'est peut-être la dernière fois que nous nous voyons, et, comme père et archevêque, je viens vous donner ma bénédiction." Guillaume le Roux périt en effet peu après, et son frère Henri, qui lui succéda, s'empressa de rappeler saint Anselme, dont le retour fut salué par les acclamation de tout le peuple. La guerre s'étant allumé entre Robert, duc de Normandie, et le roi Henri son frère, saint Anselme s'interposa comme médiateur et réconcilia les deux frères. Mais Henri eut bientôt oublié ce service, et, par ses persécutions, il obligea l'archevêque de quitter l'Angleterre. ce ne fut qu'après trois ans d'un douloureux exil que le vénérable pasteur fut rendu à son troupeau. Saint Anselme comme saint Augustin, auquel on l'a souvent comparé |