Madeleine était Galiléenne de naissance, et avait, dit-on, pris son nom du bourg ou du château de Magdalum, situé sur les bords du lac de Génésareth. Sa vie s'était écoulée au milieu des séductions et des plaisirs du monde, lorsqu'elle eut recours à la toute-puissance de Jésus-Christ pour être délivrée de sept démons dont elle était possédée. Jésus la guérit, et depuis ce moment. Marie-Madeleine se joignit à quelques saintes femmes qui, toujours attachées aux pas du Sauveur, écoutaient ses prédications et l'assistaient de leurs biens dans ses courses évangéliques. Elle n'abandonna point son divin maître pendant sa passion ; elle le suivit au Calvaire, se tint au pied de la croix avec la sainte Vierge et les autres saintes femmes, et après avoir vu mettre Jésus-Christ dans le tombeau, elle s'en alla préparer des aromates pour l'embaumer. Cependant elle resta en repos le jour du sabbat, selon la loi. Mais le premier jour de la semaine, elle se rendit au sépulcre de grand matin, et en voyant que la pierre qui fermait le sépulcre avait été ôtée et que le corps de Jésus n'y était point, elle se prit à pleurer. En se retournant pour sortir de la grotte, elle vit Jésus qui était debout, sans qu'elle sût que ce fût lui. Jésus lui dit : "Femme, pourquoi pleurez-vous et qui cherchez-vous ?" Elle, croyant que c'était le jardinier du lieu, parce que le sépulcre était dans un jardin, répondit : "Si c'est vous qui avez enlevé le corps, dites-moi où vous l'avez mis et je l'emporterai." Jésus ne lui dit que ce seul mot : "Marie !" Madeleine, en reconnaissant le Sauveur, s'écria : "Mon maître !" et elle voulut se jeter à ses pieds pour les embrasser. "Ne me touchez point, lui dit Jésus, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ; mais allez trouver mes Frères et dites-leur que je vais monter vers mon Père et mon Dieu, qui est aussi leur père et leur Dieu." Marie-Madeleine alla donc dire aux disciples : "J'ai vu le Seigneur et voilà ce qu'il m'a dit." Les reliques de sainte Marie-Madeleine furent transportées, au IX s., dans l'Eglise de Saint-Lazare, à Constantinople, et, au XIII s., à Saint-Jean de Latran, à Rome. Une des plus belles églises de Paris est placée sous l'invocation de cette sainte |